Clavicorde fretté
Caisse en acajou et clavier de 45 touches en tilleul plaqué de buis (ébeine pour les feintes). Le rappel des touches se fait par évidement de la partie frontale. Etendue de E/C à c''', avec une octave courte traditionnelle : le Mi grave est un Do (C), le Fa# grave est un Ré et le Sol# grave est un Mi.
Table d'harmonie en épicéa (épaisseur < 3 mm) enduite de propolis, chevalet en hêtre. Cordes en laiton (20 paires de cordes). Chevilles coniques montées à l'ancienne (sans trou ...). Décoration à l'huile de lin cirée, avec l'inscription "JPB me fecit MDCDLXXIX" sur la plaque avant.
Accordé environ une tierce mineure au-dessus du diapason actuel au tempérament mésotonique (8 tierces justes, quintes très étroites, rattrapage sur La#-Ré# dite "Quinte du Loup").
Sauf dans les basses, chaque paire de corde est "touchée" par deux ou trois touches successives, à des points différents, donnant ainsi plusieurs notes. L'accord se fait par la tension des cordes pour la note médiane, puis par léger ajustage du "tangent" (pièce de laiton qui frappe la corde) pour les autres.
Le son obtenu est
très ténu (on frappe la corde à un noeud de vibration),
et très doux. C'est un instrument très expressif puique la hauteur
du son peut varier en fonction de la force de la frappe de ppp
à p.
Idéal pour jouer le soir, dans le silence, une Lachrimae de John Dowland ou une Gaillarde de William Byrd ! On ne risque pas de réveiller les voisins.
Cet instrument demande un excellent doigté, tout en douceur et délicatesse (on peut effectuer un léger vibrato en appuyant plus ou moins sur la touche) ; certains accords de seconde sont toutefois interdits puisque les deux touches sont censées frapper les mêmes cordes!
© Jean-Pierre Baconnet - Villecresnes - 1999 - Tous droits réservés.