Le pointage du sillet

Maintenant, il s'agit de "pointer le sillet", c'est à dire mettre des petites pointes en laiton sur le sillet qui vont déterminer très exactement la longueur de vibration de chaque corde, entre les pointes du chevalet (déjà posées), et celles du sillet. Les points de contact entre pointes et corde donnent ainsi les "noeuds" des vibrations tant pour le fondamental que pour les harmoniques.

Rappel de géomètrie euclidienne : le contact entre deux cylindres dont les axes ne sont pas parallèles définit un point ! (Sur le plan, la tangente entre une droite et un cercle, ou l'intersection de deux droites.)

Tout d'abord, on détermine la position de la première pointe à droite dans l'aigu. Cette pointe est à la même distance de la joue que la première pointe du chevalet; ce faisant, la première corde dans l'aigu est paralèlle à la joue.

Réglage du registre

Une jauge, fournie, donne, par deux traits de scie, l'écartement normal entre "la corde longue" et la "corde courte". Insérée dans la dernière mortaise du premier registre, on ajuste ce dernier, par les vis des petits blocs de bout, pour que la corde extrême soit exactement sur le repère droit de la jauge (Voir photo ci-dessus).

Le registre est ainsi positionné et va vervir, avec la jauge, pour positionner les cordes, et donc les pointes du sillet.

Pour ne pas être gêné par les cordes qui sont trop à droite, on commence alors le pointage du sillet par les basses.

Pointage du sillet dans les basses

On se sert d'une pointe bien taillée pour marquer le sillet en positionnant la corde au bon endroit par rapport au gabarit. Puis on perce, on enfonce une petite pointe en laiton, en la laissant dépasser du sillet de 3 mm. Enfin, en détendant éventuellement un peu la corde, on la fait passer par dessus la pointe. Un petit réglage final (au 1/4 de mm) peut se faire éventuellement en inclinant plus ou moins la pointe.

Et on recommence pour la suivante.

Pointage du sillet

Une fois toutes les pointes en place, un petit coup de lime permet d'avoir une belle finition.

Puis on tend toutes les cordes pour mettre l'instrument sous tension, faire travailler les cordes et la caisse jusqu'à leur point d'équilibre.

Mise au ton

La main droite sur la clé d'accord, je fais vibrer la corde avec un cure-dent dans la main gauche ! L'accordeur électronique permet de s'assurer qu'on est dans le ton (A=415 Hz) et à la bonne note pour la bonne corde. (on n'a pas encore de sautereaux en place ....)

Comme d'habitude, il va fallloir un "certain temps" pour que l'instrument se stabilise maintenant sous la tension (entre trois et six mois minimum).

 

© JP Baconnet - Villecresnes - 2007