La décoration

La décoration d'un clavecin italien est quelque chose d'important, car le plaisir esthétique des yeux amplifie, selon moi, le plaisir de l'ouïe. De plus, au XVIème et XVIIème siècle, ces instruments, construits la plupart du temps pour des princes, étaient très souvent richement décorés.

Une rosace, finement sculptée dans du parchemin, a été réalisée par Elena dal Cortivo (Italie), et orne simplement la table d'harmonie.

Rosace d'après le clavecin Gilbert Desruisseaux (Paris, Musée de la Musique)

Des feintes en palissandre de grenadille avec deux filets d'os ont été commandées à Pierre Decourcelle, facteur d'orgues et de clavecins en Belgique, à l'image de celles du Baffo de 1579 (Musée de la musique, Paris) :

Feintes Brisées (Pierre Decourcelle)	Feintes du Baffo (1579)

De petits clous d'os, provenant des ateliers de Jean-Pierre Delaruelle, dans l'Oise, viendront décorer tous les pourtours supérieurs de la caisse.

Ayant un peu de place sur les blocs de bouts de clavier, Fabienne Hôt, jeune sculpteur du Tarn-et-Garonne (voir http://www.sculptures-bois.com) a accepté de me faire deux petits lions en olivier. Pourquoi des lions ?

Parce que le lion c'est St Marc, et St Marc c'est Venise. Je m'oriente donc vers un instrument d'inspiration vénitienne, reprenant ainsi la décoration du Vincent Tibaut de Toulouse (1679) conservé au Musée Instrumental de Bruxelles

Le "Vincent Tibaut de Toulouse" (1679)

Reste le frontispice. Là je pense à des inscrustations d'os, de nacre, ou de bois (palissandre, buis,...) prenant exemple sur l'épinette d'Elena della Rovere (1540). Voir la décoration de la planche frontispice.

La planche frontispice de "A tempo giusto" (final)

© JP Baconnet - Villecresnes - 2007